Bienvenue sur le blog des semelles orthopédiques. Découvrez notre avis sur les semelles KINEPOD, les semelles posturales TEDOP, les semelles actives ORTHES, les semelles proprioceptives, les semelles fonctionnelles et les semelles posturales. Nous vous conseillons aussi en matière de chaussures.
17 Janvier 2020
Avant toute chose, il faut choisir la chaussure adaptée à son activité et comprendre l'escalade. Voici les bases !
a. Le pied en escalade
L’escalade est classiquement décrite comme un sport où le but est d’atteindre le haut d’une structure naturelle (rocher, falaise…) ou artificielle. Mais il convient d’élargir cette définition à un mode de déplacement particulier, la grimpe, où l’on évolue sur un terrain vertical (une paroi), et où les mains doivent venir aider les pieds comme interface d’appui pour permettre les déplacements et le maintien de l’équilibre. Le grimpeur doit savoir s’adapter au mieux au support qui lui est proposé pour progresser.
L’erreur du néophyte est de croire que la majorité de cette progression repose sur la traction des bras. La musculature des membres inférieurs, par la bipédie, est naturellement plus développée que celle des membres supérieurs. Et il convient ainsi de mettre le plus de poids sur les jambes (« charger les pieds ») pour soulager les bras et pouvoir grimper plus longtemps.
Le grimpeur doit savoir tirer sur ses bras pour résoudre certains problèmes, mais il doit privilégier la poussée des jambes pour économiser son énergie.
Le grimpeur est généralement en appui sur une très faible surface de la plante des pieds. Les appuis sur l’avant-pied sont les plus fréquents, ils peuvent être frontaux (bout du pied), antéro-internes (carre interne) ou antéro-externes (carre externe).
On trouve aussi le crochet du talon, le crochet de la pointe et la contre-pointe. Ce type d’appui moins fréquent permet de tirer sur les jambes alors que classiquement on pousse avec.
La chaussure d’escalade ou chausson a ainsi pour principal objectif de faciliter ces appuis sur de petites surfaces pour que le grimpeur puisse maintenir son équilibre et atteindre la prise suivante sans que le pied ne glisse et ne provoque la chute.
L’escalade en elle-même ne cause que peu de microtraumatismes au niveau du pied. Tous les maux du pied du grimpeur viennent d’un conflit entre son pied et son chausson.
b. La tige du chausson d’escalade
Le chausson d’escalade, longtemps à tige haute est aujourd’hui quasi exclusivement à tige basse pour une plus grande liberté de la cheville.
La tige d’un chausson est classiquement réalisée en cuir, matériau souple et respirant, mais qui se détend à l’usage. On en trouve aussi en microfibres synthétiques qui se détendent moins, qui sont plus résistantes et qui se rapprochent aujourd’hui de la souplesse des matériaux naturels.
Certains chaussons présentent une doublure en coton ou en fibres synthétiques pour limiter l’allongement du cuir.
Les chaussons possèdent une languette entre le coup de pied et le système de serrage. Elle peut être matelassée pour un meilleur confort.
• Le système de fermeture
En fonction du système de serrage, on distingue trois catégories de chaussons. Le système choisi est un compromis entre rapidité de serrage et précision une fois au pied.
La rapidité à l’enfilage (et au retrait) est particulièrement appréciée du fait que le grimpeur retire généralement ses chaussons en bas de la voie. Les chaussons sont en effet assez inconfortables et pas du tout faits pour la marche.
Les chaussons à élastique ou ballerines sont des chaussons où le système de fermeture est réduit à une languette élastique. Elles permettent un enfilage très rapide et facile. Mais c’est un système de serrage qui peut perdre en précision à l’usage.
Figure : Ballerine
Les chaussons à lacets permettent une fermeture plus précise qui épouse au mieux la forme du pied. Le laçage descend très bas pour un serrage précis de l’avant-pied. Le pied est mieux maintenu. Le serrage est par contre plus fastidieux.
Figure : Chausson à lacet
Les chaussons à velcros sont les plus courants, ils possèdent un système de fermeture moins précis que le laçage, mais beaucoup plus rapide. Ils offrent un bon compromis entre rapidité de serrage et précision.
Figure : Chausson à velcros
• La forme et la taille des chaussons
Pour faciliter l’appui antérieur sur de petites surfaces, le chausson d’escalade doit être très proche du pied pour la précision de l’appui, il peut jusqu’à comprimer le pied pour augmenter la puissance de tenue et de poussée du pied.
Le chausson doit donc être serré et ne présenter aucun vide important en longueur et en volume. Le talon et les orteils doivent toucher les extrémités du chausson et être bien englobés pour ne pas bouger lors des appuis.
Un chausson d’escalade se choisit ainsi une ou plusieurs demi-pointures en dessous de celle prise pour des chaussures de ville. Ce choix doit prendre en compte que les modèles se détendent plus ou moins à l’usage. En général plus son niveau augmente, et plus le grimpeur choisit son chausson petit (jusqu’à trois pointures en moins).
Dans un souci de sensibilité, le grimpeur est le plus souvent pieds nus dans ses chaussons.
Pour recevoir plus de charges, les orteils peuvent être recroquevillés (chausson très court), et le chausson peut prendre une forme asymétrique. Les chaussons asymétriques sont incurvés vers l’intérieur, du côté de l’hallux, les quatre orteils latéraux viennent s’appuyer sur le premier rayon et le rigidifier. Ces chaussons permettent de privilégier le travail de l’hallux, le plus fort des orteils.
Plus le chausson est asymétrique et plus la zone forte du chausson sera réduite et donc puissante. L’asymétrie est souvent associée à une cambrure du chausson pour coller au mieux à la voute plantaire qui est creusée par le repli des orteils, et augmenter ainsi les sensations et la précision du chausson.
On a donc des chaussons dits droits ou plutôt peu asymétriques, avec une incurvation interne à peine marquée, une semelle plate (non cambrée), et une pointe parfois arrondie ; des chaussons hyperasymétriques, très cambrés avec une pointe fine au niveau de l’extrémité du premier rayon ; et une palette d’intermédiaire entre ces deux extrêmes.
Certains chaussons présentent une pointe orientée vers le bas, dite griffée, pour les crochets de pointes utilisés dans les parties déversantes.
Figure : Forme d'un chausson asymétrique et légèrement griffé
Mais la précision et la puissance d’un chausson (serrage, asymétrie, cambrure, griffe) se font au détriment du confort. Un chausson trop serré sera trop douloureux pour que le pied puisse agir correctement. Ce rapport précision-puissance/confort est à adapter en fonction du grimpeur et du type d’escalade envisagé.
En grande voie (escalade de plusieurs longueurs), les conditions ne permettent pas de retirer régulièrement ses chaussons, il faut donc pouvoir les supporter plusieurs heures, d’autant plus qu’avec la durée de l’effort les pieds vont prendre du volume.
En escalade sportive (escalade d’une longueur), on peut favoriser la puissance et la précision, en bloc également (escalade de quelques mètres).
c. La semelle du chausson d’escalade
La semelle d’un chausson d’escalade en plus de protéger des aspérités de la paroi, doit être adhérente. Elle est faite d’une gomme lisse spécifique dérivée du caoutchouc.
Cette gomme est présente sur tous les endroits du chausson susceptibles d’être en contact avec la paroi. Elle constitue la semelle, mais on la trouve aussi en épaisseur variable (2 à 5mm) sur l’enrobage du talon, sur l’enrobage latéral antérieur (les carres) et parfois sur la face dorsale de la pointe du pied (pour les contre-pointes).
Les caractéristiques propres de la gomme sont variables, on peut jouer sur l’adhérence, la souplesse ou la durabilité.
On note que plus une gomme est adhérente et plus elle va s’user rapidement. Et en général une gomme souple, est plus adhérente, et donc moins durable.
• La souplesse et la rigidité d’un chausson
Un chausson souple permet de préserver la proprioception du pied, d’augmenter la surface de contact du pied lors des adhérences pures sur la paroi (appui sans l’aide d’un relief particulier, en dalle notamment). Mais la souplesse du chausson sollicite et fatigue davantage le bras de levier qu’est le triceps sural en escalade, et limite la précision sur les gratons.
Un chausson rigide présente des caractéristiques opposées, les sensations et les possibilités d’adhérences pures sont réduites. Mais il fatigue moins le pied (utile en grande voie), il permet d’être précis sur de très petites prises (gratons) et de coincer le pied dans des fissures avec une moindre douleur. Avec un chausson rigide, on peut aussi se permettre une taille un peu moins serrée pour augmenter le confort, sans perdre trop en précision.
La souplesse du chausson dépend du type et de l’épaisseur de la gomme.
L’épaisseur de la gomme augmente la rigidité et la longévité du chausson, mais diminue sa souplesse et sa précision.
La rigidité du chausson peut être augmentée par la présence d’une plaque de rigidité entre la tige et la semelle. Cet intercalaire de rigidité peut aussi servir à maintenir la cambrure du chausson à l’usage.
Figures: l'anatomie d'un chausson d'escalade : tige, intercalaire de rigidité, renfort talonnier, et gomme sous l’avant- pied, sur les carres, sur la face dorsale du pied et sous le talon.
Le choix d’un chausson d’escalade doit donc porter sur différents critères.
Le choix de la gomme du chausson (nature, épaisseur, répartition) se fait en fonction de la nature de la paroi (type de prise, nature du rocher), du type de voies envisagées et des exigences du grimpeur en termes de performance/durabilité.
Et le choix de la forme et de la taille d’un chausson se fait en fonction du type d’escalade envisagé et du rapport performance/confort recherché par le grimpeur.
Un grimpeur confirmé peut ainsi disposer de plusieurs paires de chaussons spécifiques à chaque utilisation.
Dans ce choix, il ne faut pas oublier que le chausson doit être en adéquation avec la forme du pied, c’est le chausson qui doit être adapté au pied et non l’inverse. Il est donc recommandé d'essayer plusieurs modèles et marques afin de trouver le chausson adéquat.
La pathologie du pied en escalade est due au port de ces chaussures très serrées. La compression du pied et notamment des orteils engendrée par le port de ces chaussures fait naître de nombreux microtraumatismes. À cause de ce conflit pied-chaussure, on trouve fréquemment des hématomes sous-unguéaux, des ongles incarnés, mais également des bursites calcanéennes et des hallux valgus. Il convient donc d’en informer le grimpeur, la prévention passe par le choix de chaussons adaptés au pied et au type d’escalade envisagé, par le retrait des chaussons en bas de chaque voie et par une coupe des ongles bien faite.
Avis sur l’intérêt du port de semelles Kinépod dans des chaussures d’escalade :
Pour toutes les caractéristiques techniques de chaussage en escalade, il s’avère superflu d’ajouter une semelle Kinépod dans un chausson d’escalade. Le manque de place est manifeste. Il est impossible d’ajouter une semelle dans ce type de chaussure. Le choix de la chaussure est de rigidifier le pied par la compression antéro-postérieure du pied. Ce chausson procure en définitive les caractéristiques d’une semelle Kinépod passive (avec renfort). Le pied est rigidifié et ne peut plus se mouvoir. Une semelle Kinépod active (sans renfort) ne serait pas utile puisqu’elle favorise la mobilité du pied. Tout le contraire de ce qui est recherché en escalade.
Christophe OTTE,
Orthokinésiste-Posturologue,
dipl. : podologue, orthopédiste, physiothérapeute-kinésithérapeute, ostéopathe.
Chargé de cours et de formation en Orthokinésie
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