Faut-il soutenir et maintenir les pieds par des semelles orthopédiques passives ?

Faut-il soutenir les pieds par des semelles orthopédiques passives (dites « classiques ») et maintenir les chevilles par des chaussures montantes ?

 Pour l’enfant :

De génération en génération, les mauvais conseils persistent ! Il faut savoir qu’un enfant qui commence à marcher n’a pas la musculature suffisamment développée pour accomplir les prouesses des adultes. Et c’est bien normal ! La musculature des pieds de l’enfant va s’affiner et se développer jusqu’à 8 ans. C’est pourquoi, il est inutile de soutenir le pied de l’enfant et de maintenir ses chevilles. Soutenir et maintenir, c’est empêcher les muscles de se développer correctement.

Pour assurer un développement normal des muscles des chevilles et des pieds, il est conseillé d’éviter les chaussures à tiges montantes qui fixent les chevilles et les semelles de soutien de voûtes qui limitent les mouvements des pieds. Ces éléments de maintien (tiges montantes et voûtes artificielles) gênent le développement naturel des muscles souteneurs des voûtes plantaires et des muscles stabilisateurs des chevilles.

Dans les cas où l’enfant accuse un retard musculaire apparent, il est recommandé de porter des semelles orthopédiques kinépod dite activateurs plantaires (voir article comparaison semelle passive/active) afin de stimuler les muscles à travailler dans une parfaite coordination. L’avantage avec les semelles orthopédique kinépod, c’est qu’elles n’occasionnent aucun désagrément puisque le mouvement des pieds est physiologiquement respecté.

Pour l’adulte :

Nous nous retrouvons face au même souci pour l’adulte, à savoir qu’en soutenant le pied trop longtemps, on occasionne une insuffisance des muscles souteneurs du pied.

Pour être plus compréhensible, il suffit de comparer la semelle orthopédique de soutien à une minerve ou un plâtre cervical. Il est bien connu qu’ « un soutien de tête » porté trop longtemps occasionne une atrophie musculaire, de telle manière qu’il devient impossible de l’enlever sans risquer une fracture de la nuque. Ce phénomène est simplement lié au fait qu’un maintien trop prolongé favorise l’absence de travail des muscles qui faisaient l’effort du maintien.  A savoir qu’un muscle qui ne travaille plus, perd en force et s’atrophie.

Il est essentiel d’être bien conscient de ce phénomène afin d’éviter une fonte musculaire plantaire.

Le port de semelles orthopédiques de soutien est à porter dans seulement 2 cas :

1.    Durant le stade aigu d’une pathologie. C’est à dire qu’une fois que le pied n’est plus enflammé et douloureux, il faut enlever la semelle.  A titre comparatif, un médicament anti-inflammatoire se prend juste le temps de faire disparaître l’inflammation. Tout un chacun trouve logique d’arrêter de prendre des médicaments dès qu’il n’y a plus de douleur. Pourtant dans une grande majorité, les personnes qui portent des semelles orthopédiques passives qui ont eu le résultat souhaité, ne s’en séparent jamais, juste par crainte que leur souci initial revienne. Malheureusement, ces personnes pensent faire du préventif, alors qu’il n’en est rien.

2.    Lorsqu’on se trouve dans une situation d’atrophie musculaire irrécupérable, associée à des phénomènes douloureux lors de l’écrasement du pied en charge. Ces cas sont extrêmement rares.

Afin de connaître vos défauts et savoir si vos pieds sont rééducables, il est conseillé d'effectuer un bilan biomécanique OPS dans une clinique OPS Orthopédie-Posture-Sport. 

Christophe OTTE,

Orthokinésiste-Posturologue,

dipl. : podologue, orthopédiste, physiothérapeute-kinésithérapeute, ostéopathe.

Chargé de cours et de formation en Orthokinésie

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